Un pour tous, tous pourri !
Martin, martin…. Tu n’es clairement pas le premier à expérimenter une adaptation des textes de Dumas, et certainement pas le dernier. Tu n’es pas non plus le premier dont je comprends les intentions de réalisation. Mais s’il te plait pour le bien de tous… TIENS TA CAMERA BON SANG ! vous l’aurez compris aujourd’hui on se concentre sur l’adaptation des Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon, et les deux parties messieurs dames !
Oui car si je n’avais guère proposé l’ombre d’une esquisse pour la partie, c’est que je souhaitais profiter de la sortie de l’œuvre dans son ensemble, afin de proposer un texte qui évoquerait ses caractéristiques globales, tout en revenant sur des détails précis. Cette adaptation, c’est l’œuvre de plusieurs années de travail, ce que l’on va considérer comme normal pour un projet d’envergure tel que celui-ci. On souhaite être au plus proche du texte de ce diable d’Alexandre, tout dépoussiérant l’image du film de cape et d’épée.
Être fidèle tout en innovant. Et quoi de mieux que les trois mousquetaires, œuvre intemporelle et culte s’il en est, proposant différentes strates de lectures pour universaliser le lectorat. Sur le papier, il y a de quoi être attirer par ce type de projet franchement ! et bien oui, mais seulement sur le papier. Car Les parties une et deux (respectivement nommées D’Artagnan et Milady) ne sont que des brouillons sortis après le chef-d’œuvre.
Attention je ne dis pas qu’ils sont totalement ratés, il n’est pas là question d’un bâchage en règle, mais simplement de livrer ma déception par le biais de quelques paragraphes. Comme je le disais en préambule, je comprends les intentions du réalisateur mais dans l’exécution il a énormément de défaut qui ne peuvent pas nous laisser indifférent. A commencé par le plus évident, il y a de réels problèmes de montages et de cadrage dans ces films.
Il y a certains moments de Milady où j’vais physiquement mal au crâne tant l’image est volatile et irregardable. C’est quand même vraiment dommage de tombé dans un tel écueil surtout pour des séquences de combat à l’épée. Moderniser son sujet c’est intéressant, mais si c’est pour proposer du Jason Bourne bas de gamme simplement pour rendre l’action moderne, je trouve ça navrant. De plus, j’ai l’impression, mais encore une fois ça n’excuse rien, que le film à souffert de découpage abusif malgré les intentions du réalisateur. Dans les deux parties j’ai l’impression qu’il manque des séquences en plus, ou du moins que certaines scènes coupent très vite. Et c’est dommage de ne pas profiter de poser le cadre et de respirer un peu entre deux séquences.
Pou rester sur le thème de l’image, parlons éclairage et étalonnage. J’aimerai bien connaître le nom de celui qui a validé ses nuits américaines. Pour la faire courte c’est un procédé un peu cheap qui permet de singer la nuit à l’écran avec un filtre bleu et une baisse de luminosité. Mais alors que ce soit dans les deux films, c’est impossible de ne pas voir que c’est en plein jours ! La course poursuite sur la falaise dans la première partie, c’est très simple, je suis sûr qu’ils ont tourné sur les coups de 14h-15h, à ce niveau-là c’est de l’ordre du filtre Instagram.
Idem pour le deuxième même si je la trouve moins flagrante. Néanmoins, je trouve vraiment triste de proposer ce genre de séquence dans le cadre professionnel. Ensuite, et bien à l’image c’est toujours les mêmes teintes de couleur, c’est poussiéreux, c’est gadoueux, aucune nuance de couleur, rien ne ressort, tout est similaire, si bien que j’ai l’impression qu’ils ont tourné tout au même endroit (hormis les séquences à la rochelle). Martin n’ai guère fait preuve d’audace derrière la pellicule.
Mais bon il n’y a pas que d’horrible points dans cette adaptation. Figurez-vous qu’il y a quand même quelques notes positives. A commencer par le plus évident, le casting. Je le trouve vraiment impeccable, tant bien dans leurs incarnations (globalement), que dans les choix des acteurs.ices . Lyna Khoudry est sans doute celle la plus en dessous au niveau des personnages mais on y reviendra. François Civil est un choix logique et contemporain pour D’Artagnan ; Cassel en Athos, pourquoi pas, même si je ne le porte pas dans mon cœur niveau personnalité, il fait le boulot, sans pour autant investir vraiment le rôle. Eva Green propose la même chose depuis plusieurs films et ça a l’air de ne déranger personne. Je ne lui reproche pas de mal jouer, elle joue très bien, cependant je ne la trouve pas originale dans sa proposition de Milady.
Mais mes deux chouchous restent Aramis et Portos, respectivement jouer par Romain Duris et Pio Marmaï. Sauf qu’on ne les voit pas suffisamment, Pio doit avoir en tout et pour tout 20 répliques dans les deux films, c’est honteux de laisser un personnage à l’abandon comme ça ! J’ai parlé de leur incarnation, maintenant on va une nouvelle fois se fâcher.
[ALERTE SPOIL] C’est quoi ces personnages débiles ? ON va s’attarder deux secondes sur le personnage de Constance, pourquoi a-t-elel échanger sa place avec Milady ? Ça ne fait aucun sens ! le personnage de Lyna ne fait que de mauvais choix. Je ne parle même pas de D’Artagnan qui dans le premier film m’étais plutôt sympathique mais qui dans le deuxième fait de sacrés choix d’attarder, genre faire confiance à Milady ça sort d’où ? Idem pour découvrir qui est Milady sincèrement on le devine vraiment dés les premiers indices dans le premier film, et on nous filme cette révélation comme quelque chose de renversant, on nous prend pour des débiles ! Sans compter cerise sur le gâteau, que ça n’est pas fini, donc jusqu’à la communication du film le projet aura été loupé ! on nous présente le projet en deux parties de la même année, sans préciser si cela continuera, et le film nous laisse avec un suspens assez important pour deviner un troisième volet ! Pourquoi ?
En définitif, ce qui m’agace le plus avec cette adaptation des trois mousquetaires, c’est ce potentiel gâché, ce projet bâclé, et ces films ratés. Ils avaient de l’or dans les mains, proposer au moins un équivalent aux grands blockbusters américains ou du moins les films d’époque à grande envergure. Il y avait là une chance de mettre une pierre essentielle sur notre édifice cinématographique, au lieu de ça on se retrouve avec ce dytique (pour l’instant) extrêmement bancale, des acteurs qui y croient plus que leur réalisateur, et une caméra en complète roue libre. D’une cape, les films pourraient se draper pour se cacher aux yeux du monde, et d’une épée, n’en ont qu’une appellation, sans risque, ni dégâts. Un fleuret à côté serait un arsenal de légion. Affligeant.
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